Alors que la guerre en Ukraine continue à impacter très négativement l’Union Européenne, qui ne cesse malgré son besoin essentiel en gaz Russe de critiquer Moscou, un pays qui tente, sans succès depuis plus de vingt ans d’intégrer l’UE tient un discours très peu en accord avec les principes fondamentaux européens. En effet le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu s’est targué ce jeudi que la Turquie ne demande « jamais l’autorisation » à quiconque avant de lancer une opération militaire en Syrie. « Nous pouvons échanger des idées, mais nous n’avons jamais demandé et nous ne demanderons jamais une autorisation pour nos opérations militaires contre le terrorisme » a-t-il martelé, prévenan t: « Cela peut arriver une nuit, soudain ». Lors d’un sommet tripartite avec l’Iran et la Russie mardi à Téhéran, le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui menace d’une opération militaire turque en Syrie depuis mai, avait dit compter sur le « soutien de la Russie et de l’Iran dans la lutte contre le terrorisme ». Mais ses deux homologues avaient clairement mis en garde contre toute opération dans le Nord-Est syrien qui serait préjudiciable à la région. Ses deux homologues avaient eux clairement mis en garde contre toute opération dans le Nord-Est syrien qui serait préjudiciable à la région. Mevlut Cavusoglu a rappelé que la Turquie avait « suspendu » ses opérations dans l’est de la Syrie, en octobre 2019, « suite aux promesses des États-Unis et de la Russie ». Un accord signé sous les auspices de Washington et Moscou promettait le retrait des forces kurdes à 30 km de la frontière turque. Mais « ces promesses n’ont pas été tenues. Des attaques contre des opposants syriens et nos soldats se sont accrues », a assuré Mevlut Cavusoglu. « Que feraient les États-Unis à notre place ? Que ferait la Russie? Que dit-elle pour justifier son invasion de l’Ukraine ? Qu’il y avait une menace à son encontre ». « Nous avons dénoncé l’agression de la Russie contre l’Ukraine dès le début. Mais il y a des attaques menées contre nous depuis cette zone » du nord-est syrien, a insisté le ministre. Depuis 2016, la Turquie a lancé trois opérations militaires d’envergure en Syrie, à sa frontière sud, visant les milices et organisations kurdes, et une offensive début 2020 contre les forces du régime syrien. Une partie du nord de la Syrie est contrôlée par les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde en Syrie considérée par Ankara comme une émanation du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), classé comme organisation terroriste par la Turquie mais aussi les États-Unis et l’Union Européenne. Cette dernière qui a toujours refusé l’adhésion turque se montre toutefois très complaisante vis-à-vis de nombreux propos tenus par des officiels turcs ainsi que par le président lui-même. Reste que ce type de déclarations ne favorisera pas une prise au sérieux de la candidature d’Ankara qui semble incapable de dialoguer avec ses alliés dans recourir aux menaces, provocations ou ultimatums.
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